segunda-feira, 2 de julho de 2007

Livro: Uma Relação de Amor Quase Perfeita (Versão em Francês)

UNE RELATION D’AMOUR PRESQUE PARFAITE
Rio de Janeiro, 1997

DÉDICACE
Ce livre est très spécial pour moi, car il a été écrit à quatre mains. Celles de Dieu et les miennes. Merci, Seigneur, pour Votre amour infini. Je suis pleinement heureuse de ce que notre relation d’amour soit parfaite. Merci, Seigneur, merci et encore une fois merci.
Ce livre est dédié à une personne très spéciale, au grand amour de ma vie: ma fille, Viviane.
Ma Vivi adorée, tu avais bien raison de me dire, encore toute petite: ‘Tu écris bien, maman. Tu devrais être écrivain.” Je souhaite de tout mon coeur, ma fillette chérie, que ta sensiblité soit toujours ta meilleure amie. Je demande toujours au Bon Dieu de faire en sorte que notre relation d’amour, d’amitié, de compréhension et surtout d’admiration que nous avons l’une envers l’autre, soit toujours presque parfaite. Je t’admire énormément, ma chérie, autant que j’admire les étoiles qui sont dans le ciel. Et je demande aussi au Bon Dieu de permettre à la lumière des astres d’illuminer tous tes chemins, tous les jours de tous les mois de toutes les années de ta merveilleuse existence. Je te remercie d’être une fille chérie et adorée, Vivi que j’aime tant et dont je baise les yeux remplis d’étoiles.
Je dédie également ce livre à un des astres de l’univers, mon grand inspirateur plein d’amour. Cet astre est le plus lumineux, le plus joyeux, le plus beau de tous et le plus plein d’amour. Lui aussi est un grand ami très spécial du Bon Dieu. Merci, mon astre, de t’avoir rencontré parmi la lune et mes amies, les étoiles. Depuis là-bas, dans l’univers infini, tu as généreusement éclairé mon esprit en me permettant de créer, pour mon premier roman, des personnages doués d’une grande sensibilité. J’espère que la force des personnages que j’ai créés avec tant d’amour touche avec douceur l’âme de mes lecteurs.
Petite grand-mère adorée, que de souvenirs de ces délicieuses après-midis où tu nous lançais une pluie de dragées tandis qu’au dehors, la vraie pluie tombait aussi, que de souvenirs. J’aimerais que le temps fasse demi-tour pour que je puisse te remercier de ton infini dévouement et de ton amour pour tes deux petites-filles, Vivi et Ledinha. Mémé, je t’aime beaucoup.
Je dédie ce livre à la mémoire de Augusto César Vanucci, mon ami adoré. Puisse sa relation avec Dieu, là-haut dans les cieux, être parfaite. J’ai beaucoup appris avec toi qui m’as enseigné comment vivre tous les jours avec Dieu. Je t’en remercie.
Elizabeth Senra, ma meilleure amie, mon amie de toutes les heures, merci de m’avoir encouragée à écrire ce roman. Tu avais raison, la créativité est infinie. Je crois - pardonne cette prétention - que j’ai du talent. Je souhaite de tout coeur que notre amitié soit toujours parfaite, mon amie adorée.
A la famille Siroske, à la mémoire de Maurício Siroske Sobrinho, grand ami des débuts de ma carrière, au théâtre, dans le Sud. Tu m’as prodigué ton aide généreuse et je ne l’oublierai jamais. Je me souviens de ce que tu m’as dit lorsque je me plaignais des difficultés qu’il y avait à faire de l’art au Brésil: “Ledinha, pense grand et réalise haut”. J’espère que tu es là-haut, au ciel, et que tu aides Dieu comme tu m’as aidée au début de ma carrière. Que de regrets... Merci pour tout ce que tu as fait pour moi.
Régis Cardoso, que ta sensibilité soit ta meilleure amie dans ton amour pour l’art.
Florinda, ton mari et ton fils, que notre relation d’amitié et d’amour soit toujours parfaite. Merci pour les encouragements et pour l’immense tendresse que j’ai toujours reçus de vous tous.
Wando, mon ami chéri, tu m’as tendu la main au moment où j’en avais le plus besoin. Que ta relation d’amour avec la scène et le public soit presque parfaite. Continue à chanter l’amour de la vie.
Marcelinho, que ton sourire demeure toujours plein de vie et d’amour éternel pour la douce et jolie Andréia.
Roberto Lazaroni, mon ami chéri, que ton âme soit toujours cette grande demeure, riche de patience , de dévouement et principalement d’amour.
Pedro Henrique, frère et ami de toutes les heures difficiles, que notre admiration mutuelle soit éternelle. Je t’adore.
Leda Prado

PRÉFACE
Ma chère Leda,
Il est très agréable de rencontrer quelqu’un qui écrive pour le plaisir d’écrire. Je sais combien il est important de dire ce que l’on pense et que l’on sent spontanément et sans entraves. Parfois, c’est comme si on était dans le cabinet de consultation d’un analyste. Les portes et les fenêtres s’ouvrent sur l’Inconscient et les mots apparaissent tout naturellement, souvent dans leurs contradictions et dans leur désordre.
Ainsi est votre livre, Une Relation d’Amour Presque Parfaite, dont les scènes et l’état d’esprit révèlent quelque chose de nouveau dans la vie actuelle. Je sens que votre livre vous a été arraché de vous-même, des profondeurs de votre être, de tout ce que cet être contient et peut livrer.
Les personnages de votre livre sont, dans la réalité et dans l’imaginaire, le reflets d’une sensibilité en expansion. Et il est bien possible que cette expansion ne soit pas arrivée à son terme, qu’elle ait gardé un peu de son essence peut-être inépuisable.
Une Relation d’Amour Presque Parfaite, c’est un peu de théâtre, de roman et de poésie. Il y a dans cet ouvrage l’énergie de forces intérieures qu’il est difficile d’imaginer et de mesurer. J’espère que c’est là le commencement du commencement. Et qu’il puisse se poursuivre dans ce qui en lui est demeuré contenu et qui peut être encore plus riche et approprié.
Une Relation d’Amour Presque Parfaite est une recherche inquiétante. Et cette recherche nous réservera de nouvelles révélations neuves et imprévues. Le monde de la sensibilité est infini. Il s’y trouve toujours quelque chose d’une intensité plus grande et imprévisible.
C’est l’éternelle dynamique de l’être qui fait la vie variée et transformable.
Il existe toujours des restrictions subjectives possibles. Il existe toujours des divergences entre celui qui lit et celui qui écrit. Je n’accepte pas toujours ce qu`écrit l’auteur .
Ce livre nous montre néanmoins que la carrière de celle-ci doit se dérouler dans le sens de ses qualités actuelles de femme et d’écrivain qui a beaucoup à nous révéler.
Ecrit dans un style palpitant et agréable, son livre captive et impressionne, ce qui représente une tentative d’accéder au succès.
Edmundo Muniz
Aujourd’hui, lorsqu’on écrit ou qu’on parle à propos de rapports recherchés, raffinés, faits de paroles et de scènes romantiques, les gens imaginent volontiers que le monde d’autrefois était bien plus agréable que le nôtre. Néanmoins, lorsque j’ai décidé d’écrire ce roman, c’est un monde d’il y a quelques années à peine que j’ai voulu faire revivre. Et je le présente à tout un chacun, dans un langage clair et cristallin qui se sert, en nous le rappelant, de paroles tendres, belles, sublimes, qui nous mènent jusqu’à l’extase.
Je crois que ce roman nous fera un bien énorme. N’est-ce pas ce que nous souhaitons tous de vivre? Une relation d’amour presque parfaite, pleine de sincérité, de fidélité, de compréhension, fortement empreinte de spiritualité et de beaucoup d’amour - qui est en somme ce qui importe le plus.
Charles et Paméla, le couple du roman, veulent léguer à l’éternité un exemple à suivre par d’autres couples. Puissions-nous voir germer, dans un futur proche, le fruit du bien, du vrai, du digne, dans tous les coeurs des êtres humains.
J’espère que ce livre contribuera à faire penser les gens, à leur révéler que le bien peut être le plus grand don de l’homme, si nous voulons être plus heureux.
l’auteur

PRÉSENTATION
L’AMOUR
Pour le définir, peut-être faudrait-il invoquer le théorème de Varignon en géométrie qui parle de deux lignes parallèles formant un angle nul à l’infini. Ce n’est pas un hasard si ces lignes symbolisent l’acte d’amour (un homme et une femme). L’amour laisse-t-il sa marque au-delà de ce moment qui dit tout? Dans un angle? Nul?
L’histoire que nous allons raconter me rappelle un certain nombre d’autres histoires livrées au public. Par exemple, pour ne citer que quelques titres: Crépuscule, une histoire d’amour portée à l’écran avec un immense succès; l’histoire de Rebecca, l’inoubliable héroïne de Daphné du Maurier ou encore, des oeuvres classiques comme Roméo et Juliette, la malédiction de l’amour impossible de Shakespeare. Du même auteur, Othello, le more de Venise étranglant Desdémone, dans une crise de jalousie; sans parler de la Carmen de Bizet, opéra adapté pour la télévision brésilienne.
Et les différents genres d’amour? Il serait fastidieux de les énumérer tous: l’amour charnel, l’amour de la patrie, l’amour filial, maternel, platonique, fraternel, spirituel, mystique, etc. Citons Inès de Castro qui fut reine après sa mort, dans une vengeance terrible de Don Pedro, l’héritier du trône portugais; le Duc de Windsor qui renonça au trône par amour pour la plébéienne Mrs. Simpson; ou le génial Charles Chaplin qui se maria, au nom de l’amour, en dépit de l’énorme différence d’âge, et vécut heureux auprès de sa jeune épouse de 40 ans plus jeune, jusqu’à ce que la mort les sépare, une nuit de Noël, en 1977. Elle était la fille du grand dramaturge Eugene O’Neill et fut heureuse.
C’est encore l’amour qui a procuré aux spectateurs du monde entier des films comme Les Feux de la Rampe, Hiroshima mon Amour, Autant en Emporte le Vent, Love Story, Love is a Many Splendored Thing, pour ne citer que quelques titres. S’il pouvait exister un homme et une femme capables de tout comprendre avec douceur et simplicité, le monde ne serait pas cet éternel malentendu entre les hommes et les Sphinx. Si cet homme et cette femme existaient... cette femme et cet homme compréhensifs et doux... ils seraient les plus intéressants des êtres, le Roi et la Reine incontestables de la Création.
Mais il nous faut insister sur cette merveilleuse hypothèse de l’apparition du miracle de l’amour... de ce rare et merveilleux événement qui arrive à quelques mortels privilégiés... nous devons le vivre intensément, silencieusement, totalement... parce que tout apporte l’amour et presque tout peut l’emporter, à tout moment. Si nous sommes capables de souffrir pour quelqu’un, alors nous pouvons dire que nous aimons cette personne... C’est là la grande preuve d’amour, tous les amoureux pleurent. Si nous aimons, nous devons essayer d’analyser notre sentiment, le soumettre à des épreuves, à des expériences. L’amour est un rêve ineffable, nous pouvons le ressentir, il y en a même qui en meurent, mais nous ne pouvons dire qu’il se compose de tels ou de tels éléments qui entrent en ébullition ou se dissocient à tant de degrés, etc. Si nous faisons cela, nous découvrirons tout au plus que l’amour et incolore, inodore et volatil, car il sera passé sans laisser dans nos mains vides le moindre résidu léger et coloré des fleurs... Si nous aimons véritablement, faisons en sorte que l’amour soit tout dans nos vies... puisqu’en vérité, l’amour est tout dans la vie.
La lettre d’adieu de Charles à son épouse Paméla

CHARLES
écrit:
“Ma Paméla chérie, ma femme aimée et adorée. Je suis totalement seul. Je sens que je suis en train de partir pour l’au-delà. Seuls vont briller les cierges qui veilleront sur mes heures, qui me veilleront en ma veillée funèbre. Tout sera solitude lorsque mes pensées me diront des choses étranges qui viendront troubler mon silence. Mes doigts ont levé un tout léger voile et sans surprise, j’ai dévoilé la vastitude sans fin de ma souffrance, de peur que la terre m’engloutisse ou que le soleil ardent de notre ciel ne vienne brûler mes ailes fragiles qui ne connaissent guère que la paisible pénombre du sépulcre.
“La vision de cet espace total m’a certes troublé, mais sans me réserver de surprises, car mon âme connaissait depuis longtemps en rêve ces parages. J’ai levé les yeux qui étaient rivés sur le papier et qui suivaient une ligne droite d’obéissance à ma main et à ma plume, en ce moment où je t’écris ma dernière lettre, mon amour. Oui, j’ai levé les yeux et j’ai brisé les chaînes de mes poignets et je me suis dépouillé des vêtements blancs de mon deuil et j’ai marché les pieds nus. J’avais déjà soulevé les rideaux de lin blanc de ma tente et écartant l’ultime frange de mon temple solitaire, j’ai laissé entrer la brise de tes monts, pleins d’angoisses et remplis d’étranges désolations... Le ciel d’un bleu que mes yeux avaient vu s’étendait dans sa beauté souverainement interminable tant que j’ai existé.
“Le vent froid m’a enveloppé et à présent mes tremblantes idées sont retombées en larmes dans l’espace limité du temps qui me reste pour terminer cette lettre, mes idées se sont défaites dans l’espace limité, en limitant l’herbe de tes prairies, les voiles de mon temple funèbre que recouvrait le sacrilège d’une douce pénombre. J’ai levé les yeux et j’ai vu: tes immenses domaines, tes châtaigners adorés, tes silencieux cyprès; oui, j’ai bien vu tes cieux printaniers et j’ai découvert des régions blêmes de neige, j’ai assisté à l’arrivée de tes tristes automnes et de maints étés infiniment tristes sans moi, j’ai vu des lacs tranquilles et des cascades prises de convulsions. Tout cela, je l’ai vu en une seule minute, dans la minute qui fut l’éternité, où répondant à l’appel lancinant de la voix de tes cyprès, écartant les rideaux de lin de mon tombeau, les joues livides et les yeux entrouverts , je suis arrivé au seuil de ma tente afin de contempler ton monde passionné de larmes, de couleurs et d’amour. Mais cela ne dura qu’une minute.
“De retour dans mon alcôve, la vue m’a manqué pendant quelques secondes, quelques instants fugaces . Que m’était-il arrivé?... Personne ne put me répondre parce qu’il n’y avait personne qui pût m’entendre. Encore une fois de retour, je me suis habitué à nouveau à la lumière des cierges. Tout était silencieux comme toujours... Des secondes passèrent, des minutes, des heures... Il doit faire nuit à présent dans ton firmament d’étoiles et de comètes, je ne lèverai pas les yeux toutefois, pas plus que je n’essaierai de découvrir le clair de lune dans mes cheveux, car je sais bien qu’il n’existe pas de ciel au-dessus de moi et l’unique clarté que je vois est celle des flammes qui gisent éternellement en me voilant les heures...
“Là dehors, je sens que tu respires l’air frais de la nuit, loin du tombeau perdu qui m’abrite. Profite du temps présent car le lendemain est incertain. Je vis aujourd’hui, mais je cesserai de vivre demain lorsque l’aurore commencera à couvrir tes adorables châtaigners. Oui, je cesserai de vivre, tout mourra, les heures et les années, tout rappellera que je ne vis déjà plus, le son de l’horloge, le claquement constant du volet de la fenêtre... Ces sons auront-ils la même signification que celle du froissement monotone des ailes d’un corbeau quelconque sur une tombe obscure?... Le cri des hiboux me semblera long et vide, aussi vide que les salons de mon château en ruines, où les meubles recouverts de poussière ont pris la pâleur de mes joues, que les allées nues et abandonnées par les fleurs... tout cela se produira à l’ éveil de l’aurore, tandis qu’il fait encore nuit. J’aimerais que tu connaisses la valeur du joyau éternel que tu m’as offert, en dessinant le secret de tes champs qui m’ont montré, adoucissant la nuit et durant l’infini d’une minute, un soleil divinement beau que jamais je ne pourrai l’oublier. La lumière des cierges tremble: je vois se balancer dans la fumée bleutée les formes de monts et de cyprès qui se courbent. Ils sont venus de mondes différents mais ils sont divins parce qu’ils sont tiens et qu’ils me tiendront compagnie jusqu’à l’aube... Adieu, Paméla chérie, si jamais tu refais ta vie, le nom que j’aimerais que tu donnes à notre fille serait le tien. Prends bien soin de toi, ma chérie, mon éternel amour. Adieu.”
PAMÉLA
Seule dans le séjour , marchant de long en large. Désespérée, en larmes après avoir lu la lettre de son mari Charles.
Il est parti... Simplement comme le vent qui se sépare de la nuit en fouettant mon visage, mes cheveux, mes bras. Je veux partir, je veux aller à ta rencontre, Charles. Plus rien dans ma vie n’a de sens. Tout est perdu, je veux aller à ta rencontre, mon amour. Je vais aller dans la mer, me jeter contre les rochers et traverser les vagues. Au lieu de vagues, de puissantes ondes vont me soulever dans les airs, et le vent et l’eau viendront battre sur mon corps nu. Et je vais à ta rencontre avec la même détermination de naguère, quand j’allais te rejoindre à Paris, à Londres, en Grèce. Je marche à pas lents vers toi et je sens ma peau chaude et douce. Comme si j’éprouvais un orgasme profond dans une nuit chaude d’amour, la jouissance m’envahit triomphalement, tout mon corps tremble de plaisir sous ton baiser mouillé et lent. Je vais à ta rencontre, avec l’allure calme, noble, pleine de fierté, d’un coeur qui renonce à sa propre existence, comme si je sentais l’extase d’un orgasme profond envahissant mes entrailles de femme femelle féminine. Le sable va absorber mes pas, mes pas plongent dans l’eau et traversant tout mon corps dans un acte nuptial, l’eau va se désagréger pour livrer passage à mon corps totalement nu. La mer va me recevoir dans l’unité d’une étreinte continue. L’eau va glisser sur mes seins, en caresser les pointes longuement, doucement. Je marcherai, je marcherai, le buste plongé dans l’eau salée de l’immensité de la mer, mes cheveux vont flotter sur les vagues de la mer comme des algues défaites. Et le lendemain matin, tout ce que l’on pourra voir et entendre, ce seront les premières lueurs dissipant le brouillard, le va et vient des mouettes, et il nous semblera reconnaître dans leur vol la brume, tant et si bien que lorsque le matin se sera installé, tout ce que l’on pourra voir ou entendre, ce seront les vagues grossissant, grossissant...

PAMÉLA
Crie:
Non, mon amour, je ne pars pas. J’ai trompé la mort, mon chéri. Je reste ici sur la planète Terre. Il me faut planter l’arbre que tu voulais planter, Il me faut porter dans mon ventre l’enfant que nous avons projeté d’avoir. Raconter notre histoire à ceux qui s’aiment. Ecrire un roman sur l’amour que nous avons vécu ensemble et tenter à nouveau d’aimer et d’être heureuse, si telle est la volonté du destin. C’est là mon espoir, mon trajet dans la vie et parmi toutes les choses belles et créées par Dieu, notre créateur. Il ne me reste plus qu’à demander à Dieu d’illuminer tous mes pas durant le trajet de ma vie. Au nom de tous les êtres humains, je Vous remercie ô mon Dieu, pour Votre amour et Votre paix. Merci, Seigneur pour tous les êtres vivants de notre nature amie, avec ses champs verts qui tous les jours rajeunissent sous le soleil rutilant et sous la pluie cristalline afin de colorer de fleurs nos lendemains. Mon adorable ami, amant et mari fidèle, où que tu sois dans cet immense univers, garde-moi sous la protection de ta tendresse, de ton affection, de ta paix et de ta joie. Je me souviendrai toujours de toi. Les moments que nous avons vécus ensemble ont empli mon coeur de paix, de joie et de félicité. Tu as été pour moi un être unique au monde. Tant que tu as vécu à mes côtés, tu as été le miel de mon existence. Mon mari adoré, je reste pour tenter d’être à nouveau heureuse. Nous nous retrouverons dans l’éternité. Demeure dans la paix de Dieu.
J’avais été invitée par un ami peintre qui organisait une exposition de tableaux dans une des plus fameuses galeries d’art de Rio de Janeiro. C’est ce jour-là que j’ai fait la connaissance de mon mari, Charles. Je portais une jupe bien ajustée en soie noire ornée de crêpe et un chemisier noir en dentelle japonaise, des souliers noirs à hauts talons, en cuir de chevreau. Mes cheveux étaient dénoués et j’étais discrètement maquillée. Enfin, je crois que j’étais élégante, car je me sentais bien dans ma toilette. En arrivant à l’exposition, je n’y ai pas rencontré les amis que j’aurais aimé retrouver. La salle était plus ou moins déserte. J’ai consulté l’heure à ma montre, il était tôt et je me suis souvenue que rares sont les personnes ponctuelles, comme moi. J’ai parcouru rapidement la salle d’exposition et le garçon s’est gentiment dirigé vers moi pour m’offrir un verre. J’ai pris deux gorgées de whisky. C’était du Passeport. Je me suis mise à regarder les tableaux exposés: il y en avait pour tous les goûts, de divers peintres connus et même célèbres comme Van Gogh, Salvador Dali et Picasso. Je suis restée immobile à admirer ces magnifiques tableaux. Certaines peintures étaient abstraites, d’autres classiques. Les classiques étaient mes préférées. Le garçon sympathique est venu m’offrir un autre whisky. J’ai admiré le garçon car qu’il servait avec classe. J’ai pensé alors que recevoir et servir sont un art que ce professionnel pratiquait à merveille. Entretemps, une dame de petite taille, sobrement vêtue d’un tailleur noir en lin m’a offert le programme de l’exposition.
J’ai parcouru encore une fois la salle pour admirer les tableaux et j’ai avalé deux nouvelles gorgées de whisky. Puis, je me suis installée sur un énorme canapé élégant en velours rouge. Tout à coup, un bel homme s’est dirigé vers moi, d’un pas souple. Il était élégamment vêtu d’un complet bleu marine et d’une chemise blanche impeccablement repassée et aux boutons de manchettes en or blanc garnis de brillants. Il s’est approché lentement du canapé.
J’ai senti son doux parfum. C’était une fragrance qui ne m’était pas inconnue. Il s’est assis auprès de moi et m’a dit: “Bonsoir. Je n’aime pas attendre, je suis ponctuel. Mes gardes-du-corps sont très en retard.”
Je l’ai regardé, j’ai senti de la tendresse dans son regard profond et un éclat dans ses beaux yeux châtains foncés, j’ai répondu: “Moi non plus, je n’aime pas attendre. Ma ponctualité est britannique.” Le garçon passait à nouveau son plateau à la main, toujours attentif envers les invités. Il l’appelle gentiment: “Monsieur le garçon, s’il vous plaît, une dose double de whisky Buchanas.” En une fraction de seconde, j’ai pensé: “Quel homme, mon Dieu, un parfait galant homme, un véritable gentleman.” Il me regardait avec douceur et simplicité et a fait le commentaire suivant: “Mademoiselle, vous permettez, je vous en prie?” J’ai répondu: “Mais oui”. “Cela fait longtemps, bien des années, a-t-il alors déclaré, que je ne voyais pas un femme, ou plutôt, comment dirais-je, une lady aussi jolie et aussi magnifiquement habillée. Et cependant, j’ai beaucoup voyagé. Depuis que vous êtes entrée par cette porte, tous les présents et même notre sympathique garçon n’ont cessé de vous contempler. Vous êtes née avec élegance , vos pas ont la douceur d’un flocon de neige. Vous êtes merveilleuse dans ces vêtements que vous portez et lorsque vous avez croisé les jambes, quelque chose en moi a frémi. Pendant une longue minute, mon coeur a battu la chamade pendant que je traversais cette magnifique galerie pour arriver jusqu’à vous . Vous êtes danseuse?” J’ai répondu: “Non, mais je fais de la danse depuis bien des années. Ça fait un bien immense à l’âme.” “Je l’avais imaginé” a-t-il déclaré “à cause de la légèreté de votre corps lorsque vous marchez”. Je lui ai souri et j’ai dit: “Merci, c’est bien aimable à vous.”
Il s’est présenté de manière classique et noble. Nous avons bavardé sur divers sujets. Son sujet favori était celui des différentes qualités de thé, de préférence les marques anglaises. Il adorait visiter Londres, en plein hiver londonien, rien que pour déguster les thés accompagnés de toasts grillés en fin d’après-midi, sur le balcon de son hôtel préféré, en admirant le brouillard qui tombe sur l’hiver londonien.
Nous sommes restés ensemble jusqu’à la fin de l’exposition en échangeant des regards et de larges sourires, dans une magie de mystère et une énorme promesse d’amour. Les argousins sont arrivés ainsi que mes amis, mais comme ils se sont sentis de trop ils se sont aussitôt éloignés.
Notre dialogue était empreint de magie d’une extrême beauté, dans une complicité totale qu’exprimait le doux éclat de nos yeux remplis d’amour.
L’exposition terminée, nous avons cordialement pris congé l’un de l’autre. Il m’a demandé ma carte de visite avec un sourire perspicace et m’a baisé la main: “Jusqu’à ce que je puisse revoir ce sourire, comment dirais-je, éblouissant.”
Je suis rentrée chez moi et le lendemain matin, la sonnette se fît entendre ponctuellement à 8 heures et demie. C’était un livreur de fleuriste apportant une énorme corbeille de roses rouges. Il y avait un message: “Jusqu’à ce que je puisse revoir ce sourire, comment dirais-je, éblouissant, si nous dînions le 13 à 21 heures, avec une ponctualité britannique? Mon chauffeur s’appelle Pedro et viendra vous chercher à 20 heures 30. Bonne journée, ma chère. A bientôt.”
J’ai porté les fleurs dans le séjour, j’ai choisi pour elles le plus joli vase et je suis allée a la cuisine pour mettre de l’eau dans le vase. Lindalva, ma femme de ménage, préparait le café. “Bonjour, Lindalva, votre café a beaucoup d’arôme, vous avez changé de marque?” “Non, madame, c’est toujours la même.” Elle m’a regardée et a remarqué: “C’est votre voix plutôt qui est différente, votre peau est éclatante et vos yeux brillent.Vos yeux n’ont jamais brillé autant qu’aujourd’hui.” J’ai répondu: “C’est que j’ai très bien dormi, cette nuit.”
De retour dans le séjour pour y porter le vase , le couvert était mis afin d’accueillir le café parfumé que Lindalva préparait dans la cuisine. Tandis que Lindalva me servait, j’ai senti qu’il manquait quelque chose. Je lui ai demandé de mettre de la musique. Lindalva travaillait chez moi depuis de nombreuses années et elle connaissait tous mes goûts. Ma musique préférée était celle de Richard Claiderman . Lindalva a refermé la porte pendant que je prenais mon petit déjeuner en admirant la beauté des roses, au son du piano de Richard Claiderman. Les roses dansaient et s’épanouissaient pétale par pétale, en se balançant doucement.
C’est depuis ce jour-là que notre relation a commencé, ponctuée de rencontres qui avaient toujours lieu durant les mêmes semaines du mois, aux mêmes jours et aux mêmes heures, avec une ponctualité britannique. Il vivait davantage à l’étranger que proprement au Brésil et il compensait ses absences de façon extrêmement romantique, au moyen de cartes postales, de fax, de coups de téléphone, de télégrammes et de fleurs. Il envoyait de Londres un fax à sa fleuriste préférée pour qu’elle m’envoie des corbeilles de roses et de fleurs des champs toutes les semaines et avec une ponctualité britannique, à 8 heures 30.
Quelques voyages au Brésil et à l’étranger avec de longues fins de semaines romantiques à Paris, Londres ou en Grèce: ainsi vivions-nous. Toutes les fois qu’il le pouvait, il fuyait les engagements sociaux et les cocktails ennuyeux. Nous allions dans les meilleurs restaurants d’Italie, nous choisissions les meilleurs itinéraires franco-italiens. Partout où nous allions, le piano était indispensable. Nous écoutions toutes ses musiques classiques préférées: Mozart et Beethoven étaient ses ccompositeurs préférés. Sa main sur la mienne me caressait lentement, doucement. Nos corps reconnaissants réagissaient à la tendre douceur de nos mains chaudes et parfumées. Ainsi en a-t-il été de notre amour jusqu’à ce que la mort l’emporte. Charles, mon chéri, venait tout au long de sa vie, venait à sa rencontre, car telle était la promesse de ma destinée.
Charles a apporté dans ma vie un enchantement nouveau, différent et un scintillement joyeux et lumineux dans mes yeux. Il était comme les nuits, les matins, les vagues, les nuages. Il était ainsi fait, beau, naturel, simple et puissant. Je pense à Charles comme on pense à toutes les choses définitives de l’existence. Aux choses certaines et éternelles. Je pense à lui comme on pense aux événements naturels, parce qu’il était spontané, sincère, simple et harmonieux comme les faits de la nature. Il possédait une variété nombreuse et imprévue au sein de la plus sobre et sévère unité. Il y avait en lui le mouvement et l’harmonie, la ligne, la grâce, le souvenir de tous les émerveillements, l’enchantement de tous les mystères, l’extase de toutes les révélations... J’avais la sensation de le connaître depuis toujours, comme les étoiles, que je le connaissais depuis des âges immémoriaux. Il venait du fond de la vie vers ma vie. Tous les jours que j’ai vécus auprès de mon mari, j’ai éprouvé la sensation d’un événement fascinant, d’une surprise merveilleuse, d’une nouvelle et ineffable harmonie, palpitant dans le paysage irréel d’un rêve.
Ce rêve était notre existence. Tout allait pour le mieux dans nos affaires, dans nos voyages à l’étranger, les employés de notre entreprise adoraient Charles. Il était généreux et solidaire avec tous.
Chez nous, Lindalva et Pedro prenaient soin de l’entière organisation de notre doux foyer, toujours impeccable et où tout fonctionnait dans l’ordre et la plus parfaite harmonie. Tous deux étaient heureux de travailler pour nous, avec amour et un extrême dévouement. Pedro, notre chauffeur, me disait: “Vous savez, madame, Lindalva et moi, nous sommes fiers de vous servir, vous et Monsieur Charles. Nous sommes fiers d’avoir des patrons qui reconnaissent notre valeur en tant qu’êtres humains. C’est toujours un honneur de vous servir de la meilleure manière possible avec toute notre sincérité, notre respect et notre admiration. Le bonheur existe, n’est-ce pas, Madame? Et c’est facile de le trouver. J’ai appris avec Monsieur. Il se trouve dans les petites choses, dans un sourire, dans un regard, dans un simple geste, dans le fait de toujours servir une personne spontanément . Je suis heureux, Madame, j’ai appris cela en travaillant avec votre mari, le meilleur des patrons.”
Je venais à sa rencontre: je savais qu’il existait, car il vivait à l’intérieur de mes pensées, dans mon imagination la plus secrète, dans mes rêves les plus intimes et plus secrets. Parce que les autres hommes qui étaient passés dans ma vie étaient des hommes froids, insécures, égoïstes, machos et très jaloux. Je pensais: “Il faut que je rencontre un vrai homme, un homme galant, un véritable gentleman, non seulement au moment de la conquête, mais un gentleman de tous les moments et qui par dessus tout, comprenne l’âme féminine, en respectant les différences qui existent entre les sexes.” J’ai imaginé rencontrer un tel homme. Sensible, affectueux, harmonieux, d’une sensibilité extrême. Beau à l’intérieur et à l’extérieur et d’un romantisme continu, infini, dans la plus sobre et sévère harmonie.
Charles faisait partie de mes fantaisies les plus profondes, de ma plus profonde intimité, de mon bain chaud prolongé, de ma chambre accueillante, de mon lit douillet lorsqu’il m’arrivait de faire la grasse matinée les jours où il pleuvait et où j’écoutais au dehors le doux clapotis de la pluie. Dans mes fantaisies, je m’imaginais faisant l’amour sous la pluie, dans une nuit toute bleue de mon monde solitaire. Faire l’amour sous la lune et contempler les points brillants de mes amies les étoiles, là-bas, à l’horizon. Enfin, une nuit d’orgasmes multiples, tel était mon rêve le plus profond.
Je pensais rencontrer quelqu’un de spécial et d’unique qui fasse de moi une femme, une femelle, féminine par pur et total plaisir, dans la profondeur de mes entrailles. Pour me faire arriver à l’extase de l’âme féminine, un homme qui sache parcourir mon corps de ses baisers et de ses caresses, qui fasse l’amour avec virtuosité, dans un total abandon. Je crois que tout homme devrait exciter une femme comme on joue un air de piano: lentement, doucement. Parcourir des chemins jamais parcourus auparavant.
Charles me touchait comme on joue de la guitare, par pur plaisir. Il me disait: “Toute femme est une sirène, la déesse de la mer, la déesse de l’amour, de la sensualité, mes amies ondines me l’ont révélé, à propos de la Reine sirène.” Lorsque je bavardais avec les ondines, elles me disaient que la nature est parfaite comme les formes du corps de la femme . Toute femme est une sirène, elle doit être touchée avec virtuosité à cause de son instinct délicat et protecteur. Toutes ont droit à l’orgasme multiple, au plaisir total. L’orgasme n’est rien d’autre qu’une explosion d’énergies en accord avec le cosmos. Le plus noble des sentiments, l’amour, ce qui unit un couple dans sa plénitude totale d’énergies en accord avec les faits de la nature, avec les astres de l’univers, des énergies cosmiques, de la mère nature, colorée de fleurs, d’animaux et d’oiseaux. Toucher une femme, selon ce que disait et faisait mon mari, c’est comme l’épanouissement d’une rose dans une belle journée qui va naître dans un beau et brillant lever du soleil.
Les caresses préliminaires sont d’une importance capitale. La femme se trouve ainsi préparée à recevoir avec son corps et son esprit toute la virilité d’un homme, car il n’est pas à la portée de n’importe quel mâle de pouvoir satisfaire une femme. Les hommes ignorent la profonde sensiblité féminine du corps de la femme sirène. Il y a une grande différence entre faire l’amour et pratiquer le sexe pour le sexe: le véritable abandon de deux corps entrelacés dans l’acte de faire l’amour. Par machisme et par préjugé, l’homme moderne gaspille les meilleures copulations de sa vie, les copulations avec sa propre femme. Cet homme est le fruit d’une société phallocratique et aliénée qui contribue à faire le malheur de l’homme en l’empêchant de s’épanouir dans sa masculinité totale.
Je me souviens de la virtuosité de Charles faisant l’amour avec moi. Il était vraiment spécial, il savait comment toucher une femme . Il apprêtait tout un rituel de nuit d’amour de la façon la plus simple et avec le plus grand naturel. Il me disait: “Paméla, lorsque nous faisons l’amour, les dieux de la mer et des forêts répandent une énergie de bien-être physique, de paix, de bonheur, de bien-être spirituel. Cette énergie, je vais la chercher dans les pierres, dans les arbres et dans toutes les choses sublimes de la nature, créées par mon ami, le grand architecte, Dieu. Mais je suis convaincu que nous ne recevons cette énergie que si nous la méritons, selon notre accord spirituel avec l’univers immense, selon nos actes, ici, sur la Terre et en accord avec toutes les choses sublimes du monde. Si nous vivons en harmonie complète avec notre conscience, nous recevrons cette énergie grandiose de la nature et des dieux qui la protègent de la violence des hommes.
“Le Cosmos nous envoie aussi l’énergie sacrée de la spiritualité, de la beauté, de l’amour, de la jeunesse d’esprit qui est celle du plus grand amour du monde, Jésus-Christ, le fils de Dieu. Tu sais, Paméla, notre planète est très belle, mais l’être humain insiste à vouloir peu à peu la détruire, tant il est aliéné par la matière. Je veux tout aujourd’hui, maintenant, moi d’abord, moi seul, de l’argent, de l’argent, beaucoup d’argent - l’homme ne sait plus vivre en harmonie avec notre planète généreuse qu’il faut préserver d’urgence de la convoitise de l’homme. Il doit apprendre à respecter notre belle nature amie. Cesser de tout détruire, tandis qu’il est encore temps, au nom du progrès, de la cupidité, du pouvoir, du haut de son arrogance. Il oublie le bonheur qui se trouve dans les choses simples et belles de Dieu, le soleil, la lune, les étoiles, la pluie, les fleurs, les lacs, la mer, l’eau qui nettoie son propre corps destructeur et aliéné.
“Ceux qui jamais ne s’arrêtent pour regarder une rose, pour la voir s’épanouir lentement et délicatement, n’ont pas la patience, n’ont pas le temps d’écouter chanter un petit oiseau, de contempler le vol d’une mouette, de voir un colibri baiser une fleur; ils n’ont pas le temps d’admirer la beauté de la vie qui nous entoure sur notre planète, celle des êtres vivants que Dieu a créés en leur donnant une beauté infinie, de regarder le ciel nocturne et d’y compter les étoiles. Tu te souviens, ma chérie, des étoiles que nous comptions, couchés sur le sable de cette plage des Caraïbes?... Je vais te révéler un secret, mon amour: cette nuit-là, je savais, j’étais sûr que notre mariage serait une parfaite réussite. Cette nuit-là, je sentais une énergie bénie par Dieu qui émanait des étoiles.
“Tu sais, Paméla, les gens n’ont pas le temps de contempler leur propre planète, ils ne la connaissent même pas et la respectent encore moins. Or, ce sont les créations de Dieu qui font que la vie vaille la peine d’être vécue. A partir du moment où tous les êtres humains respecteront la planète, tous les être vivants de notre généreuse nature seront vraiment heureux. Moi, par exemple, j’ai passionnément aimé par dessus tout, la création divine et parfaite de notre grand Maître. J’ai toujours regardé le ciel bleu et remercié mon père de tout ce que je possède, je lui ai demandé ce dont j’avais besoin. Bien sûr, j’ai beaucoup travaillé, mais en parfait accord avec la création de notre père céleste. Et là, naturellement, les occasions se sont offertes et toutes mes affaires sont autant de réussites. Tout ce que je possède est venu dans mes mains quand il le fallait, à l’heure due et au moment opportun. Connaître les choses sublimes de Dieu est un bonheur profond de l’âme. Le monde spirituel est reconnaissant envers Dieu et nous protège de tous les stratagèmes des énergies contraires.”
Nous devisions sur le monde où nous vivions et sur tous les lieux que nous visitions dans tous les voyages que nous faisions dans les pays du monde immense de Dieu. C’était un homme généreux, vraiment bon, loyal, sincère, un fils de Dieu béni et bien aimé, protégé par les anges du Seigneur. Il était calme, il souriait à la vie. Je lui disais: “Chéri, tu es un homme sage.” Il répondait: “Non, c’est la nature qui est sage et parfaite. Mais rares sont les personnes qui s’en rendent compte. C’est elle qui est sage et amie, elle me transmet la sagesse et le discernement pour me permettre de distinguer le vrai du faux, elle me calme, m’éclaire, me communique son énergie, emplit de paix mon esprit. Je suis un privilégié, je suis l’ami du parfait architecte, Dieu. Paméla, mon amour, si l’homme suivait la Bible pour gouverner le monde, la planète serait un paradis et tous ceux qui y habitent seraient heureux, riches de paix et d’amour. C’est pour cela que Dieu, le Créateur, a envoyé Son Fils unique parmi nous. J’imagine que d’ici à des milliers d’années, nous aurons un paradis terrestre. Je ne doute aucunement que cela n’arrive. La vie et l’énergie de Dieu vont nous unir dans la présence de Son Fils, Jésus-Christ.”
Charles avait un petit coin tout spécial dans notre maison: notre petite véranda décorée de plantes. Il y plantait des fleurs et des plantes du monde entier. Il avait de la chance avec elles, elles croissaient fortes et belles. Il bavardait toujours avec elles. Pour qu’elles se sentent heureuses, il leur faisait entendre toutes sortes de musiques classiques. C’est là, dans ce petit coin spécial, qu’il lisait les livres qu’il aimait lire. Il restait là pendant quelques heures à réfléchir sur les problèmes du monde et bavardait ensuite avec moi. Toujours après le dîner, nous buvions une liqueur ou du champagne Crystal sur sa petite véranda naturelle, comme il l’appelait. Il m’embrassait et me demandait des baisers en me disant tendrement: “Chérie, mets donc cette chemise de nuit rose que je t’ai apportée de Paris. Elle te va si bien.” Lui était déjà revêtu de sa robe de chambre en velours allemand bleu ciel. Notre chambre était elle aussi de la couleur du ciel, la décoration en était sobre, élégante, harmonieuse. La lumière de la lampe de chevet était mauve. Nos couvre-lits étaient beaux, em lin, en satin et en soie naturelle. La chambre était propre et sentait l’eau de rose, le parfum qu’il fabriquait lui-même. Nous avions une roseraie dans notre maison de campagne. Durant nos nuits chaudes d’amour, toute notre alimentation était naturelle et aphrodisiaque. Le vin était indispensable. Mes chemises de nuit romantiques, longues et sexy, Charles me les apportait de Paris.
Charles était parfait. Il préparait le rituel de nos nuits d’amour le plus simplement du monde et dans le style le plus romantique. Le romantisme était d’ailleurs le trait le plus caractéristique de sa personnalité à la fois forte et sobre, aux pensées sublimes et à l’incroyable bon sens.
Lorsque nous commencions à faire l’amour, les caresses préliminaires avaient lieu sur notre petite véranda spéciale. Assise à côté de lui, je me laissais bercer par la caresse de ses mains et par ses baisers chauds et prolongés. Il commençait par mes pieds qu’il baisait et caressait orteil par orteil, puis lentement, tout lentement il soulevait de ses doigts doux et légers ma chemise de nuit en soie française. Sa main était douce, il me caressait comme on caresse un bébé nouveau-né, jusqu’à ce que sa main atteigne ma petite culotte et le plaisir m’inondait à travers ma chemise de nuit et ma culotte. Alors, je le débarrassais de sa robe de chambre et je déposais des baisers légers sur tout son corps à la peau brune et veloutée. Ses fesses superbes, ses jambes bien galbées et velues, sa poitrine forte et protectrice me serrait passionnément. Je me sentais protégée dans ses bras, aimée et protégée. Mes mains chaudes et douces parcouraient tout son beau corps d’un mètre soixante-dix-huit aux muscles bien répartis sur 80 kilos. Tout en lui était beau et séduisant. Un homme comme on n’en fait plus.
Nous quittions notre petite véranda tout excités, nous allions rejoindre notre lit nuptial sous la pénombre d’une lumière mauve et baignant dans le parfum de nos roses. Il disait de notre chambre qu’elle était la chambre de repos de l’amour. Il m’amenait en me portant dans ses bras, en me couvrant de baisers ardents et en me berçant comme si j’étais un bébé. Il ôtait délicatement ma chemise de nuit, effleurait doucement mes seins, les prenait dans sa bouche à la façon d’un nourrisson qui suce le lait maternel de sa maman. Il me caressait les cheveux, me baisait sur les yeux, parcourait de sa langue toutes les courbes et tous les replis de mon beau corps, assoiffé d’amour. Folle de désir, je laissais mes lèvres aller à la rencontre des siennes. Nos corps tremblaient, frissonnaient de désir. Alors, il me pénétrait de son pénis chaud et d’une taille idéale. Nous nous convenions parfaitement. Il disait: “Nous avons été faits l’un pour l’autre”, durant le va et vient plus vigoureux des mouvements de nos corps, durant l’acte d’amour, d’abandon, de désir. Nos corps tremblaient de plaisir, de bonheur, de paix, de spiritualité. Nos odeurs et l’haleine de nos bouches se mêlaient dans la fusion magique du bonheur partagé. Il me serrait les fesses tout en manoeuvrant son pénis dans ma petite chatte. Je sentais sa main forte et chaude qui me serrait les cuisses de toute la force de son désir.
Nous ne nous arrêtions un peu que lorsque nous nous sentions épuisés d’amour. Il murmurait alors à mon oreille: “Ma princesse, ma petite sirène des eaux, tu veux arriver à l’orgasme, à présent, mon amour? J’attendrai tout le temps qu’il faudra. Ton homme n’est pas pressé, il est tout à toi et il est là pour t’aimer et t’aimer jusqu’à plus soif.”
Nous arrivions ensemble à l’extase de l’orgasme profond. Ensemble, avec une ponctualité britannique. Nos corps possédaient un code secret, notre inconscient seul savait comment contrôler notre orgasme multiple. Nous y arrivions ensemble, toujours. Enlacés, l’un sur l’autre, nous entendions les battements forts de nos coeurs amoureux, jusqu’au galop final du plaisir et puis ensuite, couchés sur le côté, encore l’un dans l’autre, notre respiration devenait moins haletante.
Il tirait notre drap bleu en lin, de la couleur de l’azur, il nous en recouvrait et nous restions là bien tranquilles, jusqu’à ce que les battements de nos coeurs aimants deviennent plus réguliers. Nous nous embrassions alors avec douceur, heureux de vivre et d’avoir fait l’amour ensemble. Nous nous enroulions dans le drap d’amour bleu et nous allions prendre une douche bien chaude dans la salle de bain. Nous nous savonnions l’un l’autre. Mes mains glissaient dans la mousse du savon de toilette sur sa peau douce et veloutée. Ensuite, nous nous couchions dans la baignoire, à la température ambiante et l’air chargé du parfum des roses. De notre parfum. Il enfilait sa robe de chambre bleue, je mettais mon peignoir rose à capuchon.
De retour dans notre chambre, je lui passais de la crème sur tout son beau corps. Il passait également de la crème sur le mien et disait: “Ma chérie, comme ton corps est beau. Ton corps est parfait, toutes les courbes délicates y combinent entre elles. C’est un corps sans défaut. La nature a été généreuse et t’a gâtée.” Il passait sur tout mon corps cette crème délicieuse. Puis, ouvrant le tiroir de ma commode, il en retirait une chemise de nuit blanche en satin italien et à capuchon, m’en revêtait tout en disant: “Sans culotte, je n’aime pas que tu gardes ta culotte en dormant. Elle te serre le corps et peut te donner de la cellulite, ma chérie. Sans culotte, d’accord?” Je prenais alors son pyjama noir en soie naturelle et je l’en revêtais. Il éteignait la lumière de la lampe de chevet, notre lumière mauve, et il me disait: “Dors dans la paix divine, ma femme adorée, amour de ma vie. Je suis l’homme le plus heureux du monde. Les autres hommes, s’ils nous connaissaient, s’ils savaient surtout comment est ma vie avec toi, mourraient certainement d’envie de moi, ma fleur de marguerite.”
Nous nous endormions d’un sommeil profond et dans la plus sobre harmonie, dans la paix de Dieu. Le lendemain nous nous réveillions le matin. Après un baiser rapide, il sortait de la chambre et allait prendre son bain que Lindalva avait déjà préparé. Moi, je restais couchée dans le lit, enroulée dans le drap bleu de l’amour, m’enivrant de l’odeur de notre nuit d’amour, me caressant la peau sous ma chemise de nuit et me disant combien j’étais heureuse. Je me sentais être une jolie femme aimée, une femme rassasiée par son homme, par mon amour, notre amour, et l’amour de Dieu et toute sa nature amie qui rend mon mari si heureux. Nous dépendions d’elle pour vivre.
De retour de son bain, dans sa belle robe de chambre bleue, il répand sur son passage un délicieux parfum. “Mon amour, c’est l’heure, la compagnie t’attend.” Je sors du lit, d’un saut leste et léger et je me dirige vers la salle de bain. J’entre sous la douche et je sens sur ma peau l’eau douce et chaude. Je me sèche et me couvre de mon long peignoir en velours rose. Je lève le capuchon afin d’essorer mes longs cheveux brillants et souples. Je me dirige vers la salle où est servi le petit déjeuner. Mon mari est déjà là. Très élégant, il est vêtu d’un complet bleu marine et d’une chemise anglaise en lin blanc. Il a ses boutons de manchettes en or blanc garnis de brillants. Respirant la joie de vivre, il dévore l’énorme plateau de fruits de notre plantureux petit déjeuner dû au talent de Lindalva. Je prends place à côté de lui après avoir déposé un baiser dans ses cheveux. Il verse un peu de miel sur une tranche de papaye et me dit: “Tu vois, la vie avec toi a ce goût de miel et de papaye. Ouvre ta petite bouche pour que j’y mette le miel de mon amour.” Je déguste la cuillérée de papaye au miel. Je me sens en parfait accord avec lui.
Du fond de l’immense séjour nous parvient une douce musique jouée au piano et nous sirotons le délicieux café de Lindalva. Nous avons presque fini, lorsque Lindalva vient prévenir: “C’est l’heure, monsieur, votre chauffeur Pedro est déjà là.” Elle va prendre son veston et sa serviette en peau noire à fermoir doré. Lindalva aide mon mari à enfiler son veston avec la tendresse d’une mère. Elle nous traite tous deux comme si nous étions ses enfants. Elle nous adore. Elle est heureuse que nous soyons heureux. Charles va partir pour son bureau. “Chérie” m’a-t-il dit ce jour-là, “à ce soir. Je ne te verrai pas avant. J’ai une longue réunion avec un groupe d’hommes d’affaires de São Paulo et nous devons déjeuner ensuite au Copacabana Palace avec un groupe d’Allemands. Ma chérie, dans quatre jours, je dois partir pour Londres, mais je n’y resterai qu’une semaine. Tu diras à Julia de te remplacer. Je t’emmène avec moi. J’ai besoin de ton amour. Bonne journée, chérie, ma marguerite. A ce soir, j’espère.”
“Madame, vous êtes en retard. Julia vient de téléphoner. Vous avez une réunion à 13 heures”, me dit Lindalva.
Je suis allée m’habiller dans mon cabinet de toilette. Derrière moi, Lindalva: “J’ai déjà préparé vos vêtements. Il fait un temps à porter votre tailleur en lin portugais, à jupe collante, avec un chemisier en soie japonaise. Et puis ce foulard en soie rose qui combine si bien avec l’éclat de vos yeux et avec votre peau particulièrement éblouissante, ce matin. Monsieur vous aimera comme ça, tout se marie parfaitement avec vos yeux remplis d’amour. “Non, je sors les cheveux dénoués.” “Mais madame, ça ne va pas aller avec le reste.” “C’est bon, ma chère Lindalva, d’accord pour le foulard. Tu t’y entends vraiment en tout, n’est-ce pas?”
On sonne. Lindalva va ouvrir. C’est le livreur de chez le fleuriste. Lindalva me tend la carte. C’est celle de Charles: “A la plus belle femme du monde, à la plus sensuelle, à ma Paméla. Je t’aime.”
“Madame, Pedro attend et vous fait dire que vous serez en retard.” Voilà, j’y vais. Qu’on me laisse respirer d’abord le bouquet de fleurs des champs que vient de m’envoyer mon mari. Mais, et mon parfum? J’ai oublié mon parfum, pas question de sortir sans mon parfum. Arrive Lindalva portant ma serviette en cuir de chevreau noire: “Madame, le dîner de ce soir sera spécial. Et je vais poser les fleurs au centre de la table pour servir de décoration à l’occasion de ce repas spécial.
Et ainsi s’est déroulé notre mariage d’une extrême beauté, d’amour et de compréhension totale, dans la plus sobre et sévère harmonie avec les employés de notre foyer.
Charles était extrêmement fidèle, nous nous respections mutuellement, en admirant nos vertus réciproques et en nous soutenant l’un l’autre dans nos faiblesses. C’est ainsi qu’il voyait l’être humain. Oui, c’est ainsi que tout s’est déroulé. Deux êtres humains qui se sont rencontrés dans la vie et pour la vie, unis par l’amour d’un homme et d’une femme.
C’est pour cela que la vie m’a toujours paru belle et généreuse. Mais lorsque soufflaient parfois des vents adverses... il y avait au milieu de la tourmente quelque chose qui parlait à mon coeur... C’était comme la lumière d’un phare perçant la nuit, la tempête. J’allais à sa rencontre: c’était toi que je sentais venir, comme un obscur enchantement, une fascination mystérieuse, distante à l’horizon. C’était ton ombre, la promesse de ta venue qui passait parfois, auprès de moi, dans les images des autres hommes, dans un regard, dans un sourire, c’était ton ombre qui me retenait parfois auprès d’un autre homme qui passait. Et je poursuivais ma route à la recherche de ton amour. J’allais à ta rencontre, c’est pour cela que la vie me semblait si belle.
Dans tous les moments de ma destinée, j’ai ressenti ta présence sous les formes les plus diverses... J’allais à ta rencontre, comme si je suivais la route d’une étoile, d’une comète, comme si j’étais illuminée par la lumière d’une étoile distante. J’étais certaine de te rencontrer parce que tu étais la promesse de ma destinée. Je savais que tu existais et je te cherchais tout au long de la vie. Toute la bonté et la beauté de la vie venaient de toi, mon amour, de ta présence, au loin. Maintenant que je t’ai rencontré... je suis sûre que tu as toujours été dans ma vie, que nous avons toujours fait chemin ensemble, car tu vivais à l’intérieur de mon rêve. Aujourd’hui, je suis sûre que je m’en venais tout au long de la vie, à ta recherche, vers toi.
Charles... disait m’aimer bien plus encore que je ne le pensais. Il me demandait: “Chérie, quel cadeau de Noël vais-je te faire? Ma Paméla, tu devrais défaire d’innombrables paquets au pied de notre sapin, afin d’y faire apparaître des bijoux, de riches étoffes et toutes sortes de présents. Mais je crois qu’il ne faut pas que je te donne ce que je peux trouver au dehors de moi, mais l’amour que je ressens pour toi, pour que tu puisses le déballer. J’aimerais te donner des choses naturelles, faites à la main, à la façon des paysannes ou des artisans, comme fait la femme qui aime et qui prépare le souper de Noël avec ses propres doigts, ses recettes, ses ornements et ses soins. Je te donnerai un bout de plage primitive, comme celles du Nordeste ou des Buzios et Cabo Frio d’autrefois, ou encore un morceau de mer des îles des Caraïbes où nous avons passé notre lune de miel.” L’eau et l’amour y sont transparents, le sable y est fin et brillant, et seuls les amants habitent dans l’éternité. Mais oui, je te donnerai quelques paroles d’une chanson, de celle que nous avons écoutée un jour, je ne sais où, pendant que nous travaillions ensemble pour bâtir notre patrimoine ou dans une après-midi pluvieuse, pendant que nous faisions l’amour. Tu étais infatigable, ma chérie, tu me remplaçais dans les réunions en compagnie de Julia, notre secrétaire de direction compétente et infatigable, pendant que j’entreprenais mes voyages dans le monde entier, signant des contrats et concluant de grandes affaires à l’étranger, mon pauvre coeur tout empli du souvenir de nos chaudes nuits d’amour.”
Je me souviens, mon chéri, des jours où nous nous réfugiions dans les motels, alors que tous les hommes vont se perdre dans les bureaux, dans les chiffres et les tensions; c’est par une après-midi comme celle-ci que nous nous évadions. Un espace d’amour entrouvert, un entracte dans la pièce que nous force à jouer la bureaucratie des gestes du quotidien. Il a enregistré sur une cassette les chansons qui nous rappelaient les moments inoubliables que nous avons passés ensemble dans ces après-midi pluvieuses. Les phrases que je lui ai dites et qui ont été enregistrées. Phrases lyriques et précises, tendrement écoutées - qu’il écoutait lorsque, en voyage à l’étranger, elles illuminaient pour lui la grisaille de Londres. C’est lui qui m’a envoyé toutes les cartes postales que je collectionne, de tous les lieux que j’affectionne. Nous avions l’intention de retourner dans ces paysages et dans ces îles marqués au sceau de notre intermittente passion. C’est dans notre maison de campagne parmi les montagnes, dans notre amour parmi la brume, c’est là, c’est dans cet espace hors des autres espaces, à l’abri des coups de téléphone ennuyeux, c’est là que nous nous unissions l’un à l’autre dans une double solitude.
Il m’a offert tant de bijoux, ces coraux qu’on vend sur le Ponte Vecchio, à Florence, ces perles qui brillent aux vitrines de Hawaï, ces pierres dont je faisais des colliers irisés. Je me rappelle bien notre excursion aux châteaux de la Loire, lorsque nous sortions pour aller manger tout en riant ensemble de l’itinéraire gastronomique franco-italien. Nous allions y manger et boire les vins de la région. Tout était alors oublié, les remords surtout, les remords tropicaux d’avoir à vivre à côté de sans abris faméliques qui nous faisaient nous sentir coupables. Il m’a donné tant de fleurs, il adorait m’en offrir. Lorsque je me réveillais, le matin, nue et nonchalante, j’allais dans le séjour et j’en ramenais des fleurs que je posais sur le lit. Je faisais des bouquets de roses, de marguerites, de petits vases d’iris, d’orchidées sur le point de s’épanouir, et toutes ces fleurs une à une s’accumulant, je me disais, le jour levant: “Ô mon aimé, ce jour est comme le miel, ton amour m’a fleurie et il m’a parfumée.”
Avant de partir pour Londres, il m’écrivait presque toujours de petits mots qu’il éparpillait dans toute la maison. Il les déposait dans mes tiroirs, dans mes placards et sur mes étagères afin que, durant son absence, je puisse déplier les messages de celui qui ne s’était absenté que pour être aussitôt de retour. Il avait des gestes simples qui me surprenaient toujours. Il posait tout à coup sa main sur ma main, comme on palpe la vie ou un fruit qui ne demande qu’à être cueilli. Toujours il me regardait, non de ce regard distrait, aliéné, perdu, qu’on adresse aux choses prosaïques, mais le regard de celui qui se livrait tout entier. Il me disait: “Bonjour, ma chérie, je suis tout à toi. Fais de moi ce que tu voudras... mon petit amour à moi, ma marguerite en fleur, ma rose préférée d’entre toutes les roses.”
Charles disait qu’il m’aimait bien plus que je ne le pensais: “Paméla, ma chérie, je ne te compare ni aux roses, ni aux étoiles. Je sais bien que les roses sont jalouses de toi, de ta beauté, de ta légèreté, de la douceur de tes mains, du parfum de ton corps, de ta peau chaude et lisse. Quant aux étoiles, il y en a une qui est la plus belle, la plus brillante de toutes, c’est toi. C’est mon amour, lorsque je pense à toi, lorsque je me souviens de ta tendresse, de ton affection, lorsque je sens toute la bonté et la beauté que tu as apportées à ma destinée. Ce sera comme si j’entendais ta voix murmurer à mon oreille, tandis que mes mains caressaient tes cheveux, longuement, doucement. J’ai découvert que les palmiers enseignent, parmi les dunes inhospitalières, que l’ombre est douce et silencieuse. J’ai découvert que les étoiles sont lointaines et seuls les mages comprennent leur langage de beauté et de mystère, mais je savais qu’un jour, comme le nomade perdu sous le soleil, sur les sables ardents, je trouverais auprès de toi, mon amour, l’ombre douce des silencieux palmiers dans l’amène paysage de l’oasis. Dans l’azur de nos nuits sur les sables de la plage des Caraïbes, je contemplais les étoiles reflétées dans tes yeux, mon amour, afin d’essayer d’y lire le langage scintillant des astres et d’entendre ce qu’ils disaient. Qu’Allah est grand, que l’amour est le plus grand des biens terrestres, que le bonheur existe, non dans le ciel lointain, mais tout près de nous, à la portée de nos gestes, tout près de notre coeur, et qu’un jour nous le rencontrerons. C’est pour cela, mon amour, que je te serre contre ma poitrine, dans mes bras et que je baise tes yeux pleins d’étoiles.
Je désire rencontrer un homme
Il faut qu’il soit presque parfait, qu’il soit avant toutes choses et toujours, un parfait galant homme, dans tous les moments de l’existence.
Il faut qu’il soit romantique, qu’il aime raconter des histoires de l’univers de Dieu et qu’il aime le clair de lune. Il est important qu’il soit riche, d’amour, d’intelligence et de beauté intérieure.
Il est indispensable qu’il ait un sourire éblouissant.
J’ai besoin d’urgence de cet homme, riche de beaucoup d’amour afin qu’il m’aime jusqu’à l’épuisement. Il faut qu’il soit l’ami de Dieu et de toute la nature amie.
Il est indispensable qu’il soit le protecteur de tous les êtres élémentaires de la planète que Dieu a créée d’une beauté infinie, et qu’il soit plein d’amour afin de protéger notre nature amie.
Il est très important qu’il soit extrêmement fidèle tous les jours, toutes les heures et toutes les secondes, mois et années, durant toute une existence.
Il faut qu’il ait les doigts souples et doux comme un flocon d’ouate.
Il faut qu’il sache faire l’amour avec virtuosité, qu’il vienne du fond de sa vie jusqu’à ma vie.
Mon désir est qu’il imprime à mon existence un enchantement nouveau, et dans mes yeux, un scintillement joyeux et lumineux.
J’aimerais qu’il soit comme les matins, les vagues, les nuits, les nuages, que ses yeux brillent de passion, comme brillent d’amour pour nous tous, les yeux de Dieu.
J’aimerais que son coeur brille d’amour, comme brillent les étoiles du Seigneur dans le ciel nocturne, à l’horizon infini.
J’aimerais qu’il ressemble un petit peu au Fils de Dieu, qu’il soit beau, naturel, simple et puissant comme les faits de la nature, parce que devant Dieu, tous les hommes sont égaux.
Je crois que, particulièrement ici, sur la planète Terre, quelques hommes se trouvent dans un stade d’évolution spirituelle plus avancé que d’autres. Ces hommes sont privilégiés car quand ils se réveillent le matin, ils ont Dieu dans le coeur.
C’est ainsi que s’accomplit notre passage sur la planète Terre, dans le monde de Dieu. Nous y sommes toujours en quête de cet amour Sacré et Véritable, afin d’y être chaque jour plus heureux, dans l’évolution de notre esprit imparfait, récupérant des karmas de vies antérieures.
Nous allons retrouver et vivre intensément l’amour éternel. Car je n’ai aucun doute de ce que l’amour seul est éternel.
Il faut que cet homme spécial possède l’enchantement de tous les mystères. L’extase de toutes les révélations.
Il est essentiel qu’il soit chic, séduisant, un véritable gentleman, et qu’il soit, de préférence, de bonne naissance. Il est indispensable qu’il soit coquet, très élégant et parfumé.
Il est très important qu’il aime beaucoup la littérature et les fruits de mer. Et que son plat favori soit de préférence, le poisson rôti et le pain. Et que sa boisson préférée soit un verre d’eau bien fraîche et cristalline, prise au sommet d’une montagne, sur le versant d’une grotte et coulant doucement parmi les pierres.
Et quant au poisson, j’en connais plusieurs recettes, Charles me les a enseignées. Et il m’a également enseigné que le poisson est l’aliment préféré de DIEU. C’est le premier aliment que Dieu a créé pour nourrir l’homme sur la Terre.
Il est indispensable que son coeur vive toujours en fête avec Dieu et l’amour. Il faut que cet homme spécial aime Dieu au-dessus de toutes choses dans la vie, et ce pour l’Eternité. De même que Dieu et Son Fils nous aiment pour l’éternité entière.
Amour, amour, afin que nous nous transformions en une société plus juste, plus humaine, pour nous tous.
Ce n’est pas sans raison que Dieu, le créateur de toutes les beautés du monde, nous a envoyé Son Fils unique par amour pour nous tous.
Il me reste encore et toujours à vous remercier, Seigneur, de votre amour infini. Merci, Seigneur, merci!